
La 11ᵉ édition du festival Ciné Palestine s’est ouverte samedi 1er mars à Toulouse. Dans ce cadre, le cinéma ABC accueille l’exposition « Gaza : vie quotidienne dans les décombres » du photographe palestinien Hussein Jaber. Son travail offre une immersion poignante dans le quotidien d’un territoire en guerre. Chouf Tolosa s’est rendu au vernissage de l’expo mercredi 5 mars.
Ce mercredi, dans le hall du cinéma ABC de Toulouse, la journaliste palestinienne Arin Al Hamleh prend la parole devant une trentaine de personnes attentives, relayant les voix de ses confrères et consœurs, dont beaucoup ont perdu la vie sous les bombardements israéliens. À travers leurs derniers messages postés sur les réseaux sociaux et ses propres souvenirs, elle dresse le portrait d’une réalité glaçante, une guerre sans fin qui détruit des bâtiments mais surtout des vies.

Sur les murs du hall du cinéma, sont présentés des clichés du photographe Hussein Jaber. Plus d’une vingtaine de photographies qui dévoilent la situation apocalyptique de la bande de Gaza: des maisons éventrées, des murs troués laissant passer le froid et l’humidité, et au milieu de ce chaos, des habitantes et des habitants qui s’accrochent aux gestes du quotidien – préparer du pain, aller chercher de l’eau, nourrir sa famille… Alors que certains médias occidentaux osent titrer : “Le taux de chômage à Gaza atteint 80 % ” et que d’autres spéculent sur les délires trumpistes de “Riviera” sur le territoire ravagé, les images d’Hussein Jaber agissent comme une piqûre de rappel : dans ces conditions-là, il ne s’agit pas de trouver du travail ou de vivre, mais tout simplement de parvenir à survivre.
Actuellement employé par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, après avoir travaillé pour des chaînes de télévision et des sociétés de production, le photographe et journaliste palestinien de 39 ans ne cherche pas à montrer l’horreur crue. Il documente simplement la vie à Gaza sous les bombes. Lui-même victime des bombardement et des attaques israéliennes, il a perdu sa fille, tuée par les tirs d’un char israélien, et a été blessé à plusieurs reprises. À travers son objectif, on perçoit autant la lassitude que la dignité d’un peuple pris au piège d’un conflit interminable. Et ce qui frappe avant tout, c’est leur résilience, cette force invisible qui pousse les habitants et habitantes à continuer malgré tout. Le soumoud palestinien.
L’exposition "Gaza : vie quotidienne dans les décombres" est visible jusqu’au 14 mars 2025 dans le hall du cinéma ABC. Pour découvrir toute la programmation du festival Ciné Palestine, rendez-vous sur leur site : cine-palestine-toulouse.fr.