Home L'actuA la une Chouf Tolosa, on tient la ligne

Chouf Tolosa, on tient la ligne

by La rédac Chouf Tolosa

Qui prétend faire du journalisme sans prendre position ? L’extrême-droite, raciste et antisociale, est aux portes du pouvoir en France. Quoi qu’il arrive le 7 juillet, Chouf Tolosa continuera de raconter ce qu’il se passe dans les quartiers populaires de Toulouse et ailleurs dans la ville.

Sur un mur de Toulouse, juin 2024 (Photo: Fabio Boucinha)

Pour la première fois en France depuis Vichy en 1940, l’extrême-droite est en passe de prendre le pouvoir. Si c’est le cas, ce sera d’abord dû à l’irresponsabilité du président Macron. Durant 7 ans à l’Elysée, il a mené une politique libérale de casse sociale, affaibli les contre-pouvoirs, instrumentalisé et laissé croître les fantasmes racistes et méprisé un peuple qu’il a durement réprimé quand il exprimait sa colère. Par cette politique, et avec le concours actif de médias influents, Emmanuel Macron a été le marche-pied d’un Rassemblement national (RN) qui n’en demandait pas tant. Le 9 juin, il a parachevé ce travail et ouvert en grand les portes du pouvoir aux héritiers du fascisme en dissolvant l’Assemblée Nationale alors que rien ne l’y obligeait.

Le pays est désormais à l’aube d’une séquence politique dure et chargée de nombreuses inconnues.

Il y a malgré tout quelques certitudes. Nous savons, de longue date, ce que compte mettre en oeuvre l’extrême-droite une fois parvenue au pouvoir : moins de droits sociaux et plus de répression pour tout le monde ; la fragilisation, par l’adoption de lois racistes et islamophobes (sur le droit du sol, le contrôle des frontières, les critères d’obtention des titres de séjour, etc.) des immigré·es et de leurs enfants, mais aussi des français·es issu·es des immigrations et leurs enfants ; la mise en place de politiques régressives pour les femmes et pour les communautés LGBTQ ; la traque des opposant·es politiques ; l’affaiblissement continu de tous les secteurs de la « société civile » qui ne feront pas allégeance : associations, syndicats, médias, collectifs, structures d’éducation populaire, actrices et acteurs culturels, etc. ;

On peut aussi anticiper des reculs dramatiques dans le champ de la lutte contre le réchauffement climatique et, au plan international, des rapprochements politiques avec les pires dirigeants et régimes qui soient : Benyamin Netanyahou et l’extrême-droite israélienne, Vladimir Poutine et la dictature russe, Javier Milei et son néo-libéralisme fascisant en Argentine, les racistes Viktor Orbán en Hongrie et Giorgia Meloni en Italie, les trumpistes et leur héros condamné aux Etats-Unis, etc.

Sur le territoire français, le programme antisocial du RN sera encore plus durement appliqué et vécu dans les quartiers populaires, les cités, les banlieues. De tout temps et sous tous les pouvoirs, ces espaces ont été ostracisés, stigmatisés et brutalisés avec plus ou moins d’intensité selon les gouvernements en place. Mais l’histoire comme ce que l’on sait des municipalités actuelles où le RN est au pouvoir ne laissent aucun doute : ce sera pire avec l’extrême-droite au pouvoir.

A quoi peut servir un journal comme Chouf Tolosa dans ce contexte ?

D’abord, et toujours dans notre aire géographique de la région toulousaine, à donner la parole à celles et ceux qui vivent dans ces espaces pour qu’ils et elles soient les premier·es à dire leur réalité;

Ensuite à visibiliser ce qu’il s’y passe et notamment les initiatives, projets, mobilisations et organisations collectives qui tentent de tisser des liens de solidarité, d’entraide, et de construire des alternatives ;

Enfin, à documenter, lorsque ce sera nécessaire, les effets des politiques déployées dans les quartiers.

Chouf Tolosa n’est pas une rédaction professionnalisée, c’est une petite équipe de journalistes et d’activistes (au sens positif du terme, des gens qui s’activent) tous·tes bénévoles, et nous ferons ce qui est possible dans la mesure de nos moyens.

Parmi ces moyens, figurent aussi les ateliers d’éducation aux médias que nous animons en milieu scolaire et/ou associatif. Plus que jamais, ces ateliers sont nécessaires pour résister face à la désinformation, aux différentes formes de propagande, à la “bollorisation” du champ médiatique. Il s’agit d’aiguiser les armes d’autodéfense intellectuelle des gens et notamment des jeunes générations. Nous allons poursuivre ce travail d’éducation populaire.

Dans notre collectif, nous venons des immigrations et d’ici, nous avons des aïeuls qui ont résisté aux colons là-bas ou aux nazis, ici. On est à Toulouse, qui a accueilli nombre de réfugié·es du franquisme à la fin des années 30. C’est notre histoire, celle de notre territoire, nous continuerons quoi qu’il arrive de la raconter du point de vue du peuple, des quartiers et des résistances. No Pasaràn.

0 comment
0

Related Articles

Leave a Comment