Chouf Tolosa publie une série d’articles écrits par des élèves de seconde du lycée Rive Gauche autour du film kenyan « Rafiki ». Ces articles sont parus dans Le Chromatique, journal-école paru au printemps 2022, dont nous avons accompagné la réalisation.
Aujourd’hui, Aurore Bouéry, Prunelle Carrière et Maya Gutteriez se penchent sur l’AfroBubblegum, un mouvement artistique né dans les années 2000, impulsé en Afrique Orientale par Wanuri Kahiu et Muthoni Drummer Queen, artistes kenyanes. Pour proposer une autre image du continent africain à travers des films, des chansons, des créations plastiques inédites. (4/4)
Les représentations de l’Afrique : des imaginaires étriqués
Dans l’inconscient collectif, l’Afrique est vue comme une terre de misère et de guerre où la famine et la sécheresse dominent. Ce continent est aussi associé au manque d’eau, à la pauvreté et au virus Ébola. Pourtant, ce continent ne peut être assimilé seulement à ces vieux clichés: il est aussi une terre d’accueil et de culture comme le montre le mouvement de l’Afrobubblegum.
L’AfroBubblegum, un art pétillant
L’AfroBubblegum est un mouvement porté par un collectif d’artistes dont Wanuri Kahiu (la réalisatrice de « Rafiki ») est cofondatrice. L’ambition de ce groupe est de créer une nouvelle image de l’Afrique à travers un art amusant, coloré, vitalisant, pop, frivole et farouche. Ces artistes dénoncent les représentations dévalorisantes et misérabilistes de l’Afrique et cherchent à montrer des œuvres vibrantes, légères et qui ne tiennent pas un propos explicitement politique – à voir « Rafiki », on comprend néanmoins l’engagement de la réalisatrice. Le but est de créer un art qui représente toute la gamme des expériences humaines afin de raconter la diversité et la richesse de l’Afrique. Wanuri Kahiu interroge : “Y a-t-il au moins deux Africains en bonne santé ? Ces Africains sont-ils financièrement stables ? N’ont-ils pas besoin d’être sauvés ? S’amusent-ils et profitent-ils de la vie ?”. Si les artistes répondent favorablement à ces questions alors l’œuvre est AfroBubblegum.
Repenser le Kenya
Avant de voir ce film, nous n’avions pas conscience de la réalité de la vie des Kenyans; nous pensions que les informations qui nous arrivaient aux oreilles représentaient la réalité de la vie au Kenya. Aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’une nouvelle génération d’artistes se mobilise pour véhiculer une image inédite pleine de peps et de positivité. L’esthétique et les sentiments relatés dans le film nous ont transcendées : nous avons pu nous identifier à ces deux femmes. Ce que l’on retiendra avant tout de « Rafiki », c’est l’ambiance colorée et chaleureuse qui se dégage de ce film, complètement AfroBubblegum !
Aurore Bouéry, Prunelle Carrière et Maya Guttierez