Home Sortie d'atelier “Donner plus à ceux qui ont moins” : Dominique Burlot, documentaliste en ZEP 

“Donner plus à ceux qui ont moins” : Dominique Burlot, documentaliste en ZEP 

by La rédac Chouf Tolosa

Depuis le printemps 2022, les Ateliers de Chouf Tolosa accompagne des élèves du lycée Gisèle Halimi-Joséphine Baker (ex Rive gauche), au Mirail, dans la réalisation d’un journal-école (voir ici). En 2023, nous avons poursuivi ce travail avec les étudiants du BTS communication de l’établissement. Un troisième numéro du Chromatique a été réalisé à cette occasion, centré sur la résistance et le cinéma. Portraits de toulousain·es engagé·es, critiques ou analyses de films, Chouf Tolosa publie quelques-uns de ces articles sur son site.

Dans celui-ci, Sakina Bendjebbour et Sarra Belmiloud se sont essayées à l’exercice du portrait avec la documentaliste de leur lycée, Dominique Burlot, militante syndicale et femme engagée.

L’ex-documentaliste dans son antre du CDI du lycée Joséphine Baker Gisèle Halimi (DR)

«Le métier de professeur documentaliste, c’est planter des petites graines qu’on ne voit pas forcément pousser tout de suite, mais on sait qu’elles sortiront un jour ! » nous raconte Dominique Burlot, documentaliste et militante syndicale que nous rencontrons au CDI du lycée Joséphine Baker (ancien lycée Rive Gauche) au Mirail, à Toulouse. Elle poursuit : “Pour moi, c’est important de trouver un cadre dans lequel tu peux faire vivre tes convictions. Tout seul, on n’est rien.“

Dominique est une personne qui apprécie de passer du temps avec les collégiens et lycéens afin de leur transmettre notamment le goût de la lecture. Selon elle, les livres nous ouvrent des portes vers des mondes où l’on peut trouver bien des réponses. « Je me souviens qu’au collège de la Reynerie, au Mirail, on menait des projets très intéressants. Par exemple, la mise en place d’une classe médias, des ateliers scientifiques, l’écriture et la mise en scène d’un conte avec un griot sénégalais et même l’accueil de femmes palestiniennes venues de Gaza pour une tournée en France. J’ai pleuré quand ce petit collège de quartier a fermé… »

Après des études d’Histoire et plusieurs petits boulots dans le privé, Dominique a acquis une expérience dans le routage et la manutention dans une entreprise de presse. Ensuite, elle a suivi une formation de documentaliste en entreprise. C’est à cette époque, dans les années 90, qu’elle apprend l’existence d’un nouveau concours pour être professeur documentaliste dans l’Éducation Nationale. C’est ainsi qu’elle l’intègre et devient aussi militante syndicale. Elle défend fermement le droit fondamental à l’éducation pour toutes et tous. Toute sa carrière s’est déroulée en zones d’éducation prioritaire dans lesquelles il s’agit de « donner plus à ceux qui ont moins ».

Dominique est convaincue du rôle de l’école pour former des citoyens libres, capables de penser par eux- mêmes. Elle pense qu’il est important d’apprendre aux élèves à analyser les faits et les différents points de vue qui peuvent s’exprimer, à comprendre le monde dans lequel on vit, à trouver des outils pour se positionner et s’engager avec d’autres pour agir et changer ce monde.

Elle regrette que le système éducatif soit de plus en plus sélectif et prend l’exemple de Parcoursup qui « trie, sélectionne et donc élimine aussi une partie des élèves ». Elle s’oppose à toute forme de sélection, que ce soit à l’école ou dans la société en général, car ça contribue à l’exclusion sociale et à des discriminations graves : sans abris, privés d’emploi, victimes de racisme ou d’homophobie… toutes ces injustices doivent être combattues. C’est aussi ce qui motive son militantisme en tant que syndicaliste. Elle se dit solidaire de ses collègues en contrats précaires comme les AESH qui accompagnent les élèves en situation de handicap, un travail important et pourtant peu reconnu.

Son rêve ? Une société socialement juste et égalitaire, réellement démocratique et qui permettrait à chacun.e de prendre la place qui lui convient, dans un cadre collectif et solidaire. Une belle idée qui pourrait aussi s’appliquer à l’École et au système éducatif !

[ Par Sakina BENDJEBBOUR et Sarra BELMILOUD ]

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