Mouna Nemri, jeune artiste belge installée à Toulouse, passe de la danse à la comédie avec une aisance remarquable. Fin septembre, elle a donné avec le groupe Khamsa un spectacle en soutien au Comité vérité et justice 31. Chouf Tolosa y était.
Dans cette période trouble de crise sanitaire qui a plombé tout ce qui est artistique, et avant l’instauration d’un couvre feu dès 21 heures, et ce pour au moins 6 semaines, cette sortie a été comme un privilège : le 25 septembre au soir à Maison blanche, café associatif et artistique à Arnaud Bernard, le groupe Khamsa et l’artiste Mouna Nemri ont donné un spectacle « Mektoub » (destin en arabe), interprété de façon originale et magistrale.
Durant près d’une heure, Mouna nous a enchanté par ses danses et en déclinant trois personnalités différentes toutes attachantes par leur singularité : une fille de banlieue qui se la joue rebelle ; une fille qui vient du pays et qui parle avec son cœur ; et une troisième très BCBG qui a l’air de recadrer les deux autres qui ne se laissent pas faire. Original, marrant aussi, et on se lasse pas de l’écouter ni de la voir faire du hula hoop ou de la danse !
Artiste de 31 ans, originaire de Bruxelles, Mouna Nemri a débarqué à Toulouse en 2011. Bien qu’ayant suivi des études d’information, communication et journalisme, cette passionnée de cirque, de scène et de spectacle, décide d’en faire son métier. Après une année en électron libre au Lido, l’école de cirque internationalement connue de Toulouse, où elle suit des cours d’acrobatie et de théâtre, elle s’exile en 2012 à Lyon pour y faire deux ans de prépa cirque, avant de revenir à Toulouse pour finir sa formation professionnelle au Lido jusqu’en 2018.
En 2019, elle met sur pied avec l’équipe de Khamsa le spectacle « Mektoub ». On la voit seule sur scéne mais elle est épaulée par trois autres personnes au son et à la lumière. Et par le franco tunisien Mael Tebibi, formé à la même école que Mouna et qui apporte un « regard extérieur » pour construire ce spectacle se félicite-t-elle.
Le 25 septembre, devant un public pas très nombreux, une dizaine de personnes masquées ayant scrupuleusement respecté le protocole sanitaire, « Mektoub » a été donné en soutien au Comité vérité et justice 31 qui lutte sur Toulouse et ses environs contre les violences policières et le racisme d’état depuis 2016.