Un rassemblement a eu lieu le 6 novembre dans la salle Bourbaki aux Minimes suite à la découverte d’affiches racistes, trois jours avant, dans un caddie devant l’école élémentaire Alfred Musset. Les parents et leurs soutiens, choqués par cette haine, n’entendent pas se laisser intimider.

Le 3 novembre, jour de rentrée scolaire après les vacances de Toussaint, un caddie rempli de cartons sur lesquels étaient tracés des propos, insultes et menaces racistes envers les enfants a été trouvé devant l’école élémentaire Alfred de Musset dans le quartier Bourbaki, au nord de Toulouse (voir ces articles de la presse locale, ici et là).
Trois jours plus tard, jeudi 6 novembre, les mères de famille présentes au rassemblement organisé pour dénoncer cet acte ne comprennent toujours pas ces relents racistes.
« Nous n’avons jamais eu de racisme dans cette école. Il y a toujours eu une bonne ambiance et les enseignants nous ont toujours mis à l’aise en nous incluant dans la vie de l’école », explique une mère d’élève, présente sur place. La maire de quartier Cécile Dufraisse et son adjointe assurent de leur côté qu’elles ne laisseront pas la haine prendre le dessus dans un quartier où, expliquent elles en substance, la mixité et la diversité sont une richesse. Divers·es intervenant·es, professeurs, membres d’association, etc. font savoir qu’ils·elles voudraient un autre rassemblement où les parents pourraient s’exprimer. La directrice de l’école qui est là depuis une vingtaine d’années tente de rassurer les parents, témoignant elle aussi de son incompréhension face à autant de haine. Quant aux mères, alors qu’une voiture de la police municipale était postée devant l’école le matin du rassemblement, beaucoup proposent d’installer des caméras de surveillance et de renforcer la présence policière aux alentours du groupe scolaire.
Il ne s’agit pas d’actes isolés à Toulouse. Le 8 novembre, cinq jours après les affiches devant l’école, une banderole raciste a été accrochée devant la CAF en ville. Et au mois de juin dernier, le lendemain de la fête de l’Aid, des inscriptions racistes avaient été retrouvées sur une boucherie Halal à Plaisance du Touch à deux reprises en l’espace de 48h.

La ville rose serait-elle devenue un nid de fachos ? Les derniers résultats électoraux montrent le plutôt faible score à Toulouse des partis ouvertement xénophobes, le Rassemblement National et Reconquête : au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, les deux formations avaient respectivement recueilli 9,55 % et 6,40% des suffrages, bien en dessous de leurs résultats nationaux (23,15 % pour Marine Le Pen et 7,07 % pour Eric Zemmour). Mais l’extrême-droite monte partout, y compris dans le Sud-Ouest. A l’approche des élections municipales prévues en mars 2026, il est donc important de faire entendre une même voix qui dira haut et fort que la haine n’a pas sa place à Toulouse. C’est d’autant plus nécessaire dans un climat délétère entretenu par les chaînes d’information en continu qui permettent l’expression à l’antenne d’un racisme décomplexé attribuant tous les maux de la France à l’immigration, et ce jusqu’à la caricature…
Le 6 novembre, l’Assemblée des quartiers était aussi présente au rassemblement afin de soutenir les familles de l’école du quartier Bourbaki et pour rappeler que tout le monde a sa place à Toulouse et que les racistes ne nous font pas peur.

