On a dépassé un mois de confinement. On a donc trouvé notre vitesse de croisière, bon gré mal gré, si je puis dire.
On essaie de s’en sortir comme des plantes d’intérieur, en compatissant pour les poissons rouges des aquariums et en comprenant ce qu’est « tourner en rond » parce que confinés.
La panique du début a fait place à une sorte de résignation. Abreuvés par des informations contradictoires déversées par la télé, on a fini par réduire ce climat anxiogène soigneusement entretenu par les médias en limitant les infos.
Durant cette période un peu particulière, l’équipe de Chouf Tolosa vous propose une nouvelle série, ces « brèves de confinement », notre façon de raconter cette séquence de l’intérieur. Bonne lecture et n’hésitez pas à nous envoyer vos propres récits ( contact@chouftolosa.info ).
On a adapté nos habitudes : sortir quand c’est nécessaire, armés de nos attestations remplies soigneusement au cas où l’on tomberait sur un policier mal luné; l’école à la maison; l’arrêt des réunions familiales par la force des choses, un peu contraints et forcés, car pour moi le plus dur c’est d’éviter d’aller chez mes parents qui ne sont plus tout jeunes.
Quand on sort : des changements dans le quartier de Bellefontaine. Les arbres et la végétation qui paraissent plus beaux que d’habitude, à croire qu’on leur pompait l’air même si ce sont eux qui nous fournissent l’oxygéne; de nouveaux oiseaux; des canards trouvés sur le chemin qui s’éloignent de leur habitat naturel ! La nature reprend ses droits, tellement nous l’avons malmenée…
Réaménagement des magasins: plexiglas dans les pharmacies, scotchs au sol dans la boulangerie pour délimiter la distanciation.
Réaménagement des horaires d ‘ouverture de la poste, ce qui entraîne des queues interminables car elle n’ouvre pas tous les jours, la Caisse d’Epargne, quant à elle, est fermée. Il faut appeler avant pour avoir un rendez-vous en présentiel.
Les gens ont des masques pour ceux qui ont pu se débrouiller.
L’autorisation pour la vente des masques chez les pharmaciens a été tardive : le 27 avril. J’ai appelé le lendemain: il n’y en avait plus dans les deux pharmacies du quartier, qui ne savaient pas non plus quand leur stocks seront renouvelés. Les gens ont été prompts malgré le prix de cinq euros quatre vingt dix. Qui a dit que les gens des quartiers n’étaient pas consciencieux ?!
Le déconfinement nous apparaît incertain, sans protection. Et pour mon entourage, la tendance sera en tout cas de ne pas envoyer les enfants à l’école.
Information utile : un centre de test du Covid s’est installé prés du chronodrive de la rocade Arc en ciel : les tests y sont donc faits quand il y a suspicion de Covid, ce qui ne se faisait pas au tout début de l’épidémie. Les résultats sont donnés dans la journée.
Au niveau médical, toutes les consultations et examens ont été reportés ou remplacés par des téléconsultations, même ceux prévus après le déconfinement. Ce qui explique la désertion des laboratoires et des cabinets médicaux. Les dentistes et coiffeurs restent fermés.
Particularité de ce mois de mai 2020 : on ne pourra pas dire “fais ce qui te plait” !