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Samat tué par balle, le rap français en deuil

by Saïd

Le rappeur originaire de Stains en Seine Saint-Denis a été tué par balle sur un parking de Garges-lés-Gonesse, lundi 7 octobre en début de soirée. Cette mort violente a provoqué un choc dans le milieu du rap français.

Le rappeur de 37 ans préparait la sortie d’un nouvel album “Commission rogatoire” (capture d’écran)

Le rap français est en deuil depuis lundi soir après la mort du rappeur Samat dans ce qui semble être un règlement de compte. Il a été tué d’une balle dans la tête sur le parking d’un Mac Donald à Garges-lès-Gonesse dans le Val d’Oise. Il avait 37 ans. Connu pour son rap hardcore et brutal faisant référence à la dureté de la vie de rue, Samat a marqué toute une génération tout en restant dans « l’underground » à l’instar de ses acolytes Larsen, Lim, Alpha 5.20 ou encore Alibi Montana. Récemment, le rappeur Fianso l’avait invité dans sa saga “Je suis passé chez So” et avait fait d’autres featuring avec lui. Les deux rappeurs étaient connus pour être très proches, et Fianso l’a d’ailleurs montré sur son compte Instagram en mettant sa photo de profil en noir, et en enlevant toutes ses publications en guise de deuil.

Samat, au delà de son rap, était connu pour avoir eu des démêlés avec la justice. En 2017, alors qu’il avait été placé en détention, Fianso avait effacé de Youtube un clip qu’ils avaient fait ensemble, intitulé “Les USA”, probablement sur conseil des avocats de Samat. Le rappeur stanois, de nouveau incarcéré après une mise en examen en 2018 pour des trafics d’arme et de stupéfiants, venait d’obtenir une permission de sortie. Il préparait un nouvel album intitulé « Commission rogatoire » qui contenait un featuring avec le rappeur Kalash criminel, sortie récemment sur YouTube.

Samat a marqué l’histoire du rap français en 2007 avec son classique “Trahison”, où il décrivait les tensions dans sa ville Stains, lorsque le trafic d’héroïne et les armes arrivèrent. Il appelait alors au calme, dans un entretien accordé au Parisien : « Ce titre s’adresse aux anciens de Stains mais aussi à la génération des 13/14 ans. J’ai envie de leur dire que ça ne sert à rien de prendre les armes, et qu’avec la came, tôt ou tard, on finit dans le cerceuil. Avant 1993, tout le monde était ensemble dans la cité. Certes, il y avait des rivalité mais c’était plus des histoires d’orgueil. Mais ça c’était avant la drogue et l’euro, depuis les armes ce sont invitées. Pourquoi? Quand il y a du business, il y a des armes… ».

Beaucoup d’articles de presse parus depuis sa mort lundi évoquent le problème de la violence dans le rap français, faisant notamment référence aux récentes rivalités entre Kaaris et Booba. Ce dernier, adepte des clashs pour faire le buzz, a récemment été rattrapé par la réalité lorsque qu’une fusillade a éclaté lors du tournage d’un de ses clips, faisant un blessé, alors que lui même était absent.

L’expression de la violence fait vendre, c’est connu. Mais alors que certains s’en servent pour faire le buzz, d’autres la vivent réellement et les conséquences sont souvent beaucoup plus graves. Des leçons sont toujours à tirer des exemples de la vie, beaucoup n’ont pas choisi, et ont été amené à côtoyé ce qu’on appelle « la vie de rue » qui broie nos quartiers de l’intérieur. Samat était avant tout un être humain avec ses qualités et ses défauts, mais il aura marqué par son punch, l’énergie de son rap, sa personnalité généreuse.

Et son titre « Trahison » restera dans les vagues de l’océan du rap français : c’est la meilleure oeuvre qu’il pouvait léguer aux génération suivantes.

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