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Violences d’Etat : une marche de convergence des luttes

by Vanessa

Violences policières, contre les immigrés et leurs descendants, les Palestiniens ou encore les minorités sexuelles… Le 16 mars dernier, le réseau Entraide et vérité rassemblant plusieurs collectifs toulousains a organisé une manifestation pour dénoncer toutes les violences commises par l’Etat. Compte-rendu.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé contre les violences d’Etat (photo: VV)

« La police assassine, la justice acquitte », samedi 16 mars, dès 14h30, le ton est donné sur la place François Verdier. Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes se sont fixées rendez-vous pour dénoncer toutes les violences commises par l’Etat. Un objectif commun rappelé tout au long du cortège qui a ensuite défilé de François Verdier à Arnaud Bernard.

Organisée par plusieurs collectifs militants (Comité Vérité et Justice 31, Toulouse Anti CRA, Palestine Vaincra, le collectif populaire contre l’extrême droite, le Jeko qui est un espace d’entraide aux personnes migrantes LGBTQI+) et une famille, celle de Dine Benyahia mort il y a quatre ans au commissariat d’Albi dans le Tarn, la manifestation a débuté sur la question des violences policières.

Alors que le cortège quittait la place François Verdier, les noms de plusieurs victimes de ces violences ont résonné dans les rues toulousaines à travers l’expression de « Justice pour ». Parmi eux, certains sont devenus des symboles de ces violences policières au niveau national : Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés à Clichy sous-bois le 27 octobre 2005 alors qu’ils tentaient de fuir la police ; Nahel Merzouk, mort après le tir à bout portant d’un policier le 27 juin 2023 à Nanterre ; Théo Luhaka, violé par un policier à l’aide d’un bâton télescopique le 2 février 2017 à Aulnay-Sous-bois ; Pipo (de son vrai nom Habib Ould Mohamed) tué à bout pourtant par un policier le 13 décembre 1998, ici, à Toulouse ; Good (de son vrai nom Godefroy Kouami Djinekou), mort le 22 septembre 2016 à Béziers après une intervention policière ; et Dine Benyahia mort au commissariat d’Albi le 28 avril 2020.

Les proches de Dine Benyahia, mort au commissariat d’Albi le 28 avril 2020 ont pris la parole (photo: VV)

Ces violences policières étaient encore le sujet principal de la manifestation lorsque peu de temps après le début, une pause a été faite pour faire une minute de silence et entendre les organisateurs de la marche. « La famille compte bien ne rien lâcher » a conclu Bérangère Basset, militante albigeoise venue avec la famille de Dine, qui a alors pris la parole. Durant plusieurs minutes, la militante est intervenue au micro pour relater ce qui est aujourd’hui su à propos de la mort de Dine Benyahia, dont les dernières heures de vie sont encore l’objet de nombreuses d’interrogations.

Arrivés à mi-parcours, les slogans « C’est pas les gens de quartier qu’il faut virer, c’est l’Etat policier et ses amis les fachos », « So-so-so-solidarité avec les jeunes expulsés, avec les sans-papiers du monde entier » ou encore « A bas, à bas, à bas l’impérialisme », résonnaient avec force dans le cortège. Un cortège aussi très marqué par le soutien au peuple de Palestine, avec de nombreux drapeaux palestiniens portés par les participants.

« Cette manifestation a été organisée pour lutter contre les violences d’Etat. Cette violence, elle est vécue par des familles comme celle de Dine qui est décédé au commissariat d’Albi en 2020, et elle concerne aussi la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme. A Toulouse dès le départ, nous avons posé le fait que nous étions en lien avec les collectifs contre les frontières et en soutien à la résistance palestinienne car à Toulouse il y a une résistance hyper forte des autorités à propos des manifestations de soutien à la Palestine », avance Youna du collectif Vérité et justice 31.

A l’arrivée, place Arnaud Bernard, les discussions se sont poursuivies (photo: VV)

Deux heures après le début de cette marche, la manifestation s’est conclue Place Arnaud Bernard avec d’autres prises de parole des organisateurs. Une conclusion qui a donné l’occasion aux manifestants, assis pour bon nombre autour du rond-point de la place, de discuter de leurs ressentis à propos du climat social actuel dans le pays.

Des propos que nous ne retranscrirons pas dans ce compte-rendu sauf un, porteur d’espoir et tenu par Saka, un jeune angolais habitant Toulouse depuis quelques années : « Ces luttes contre le racisme, pour la Palestine, pour que les immigrés vivent mieux, on finira par les gagner. Il y a eu 400 ans d’esclavage, à l’époque qui aurait pu croire que cela finirait un jour ? ».

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