Pour changer, on parle cette fois de ce déconfinement pas trop confiné.
La nouveauté, c’est donc l’ouverture des commerces « non essentiels » depuis le samedi 28 novembre. Enfin, pas celle des restaurants et bars, même si beaucoup ont opté pour le prêt à emporter : ils restent ouverts mais ne servent pas à l’intérieur de leurs locaux.
Non, on parle là des boutiques d’habits, de jouets, etc. Les fêtes de Noël approchant, beaucoup de monde est attendu face aux devantures. Et ce qui était censé devoir être évité dans les restaurants risque fort d’arriver dans les magasins… On peut comprendre cette ruée annoncée, vu le ras bol des gens qui se sentent en liberté provisoire par intermittence et depuis de long mois. Ce qui d’ailleurs, demeure : on est toujours obligés d’avoir des attestations de déplacement et, selon les dernières annonces, le couvre-feu devrait reprendre sa place de 21h à 7 h du matin à partir du 15 décembre sauf le 24 et 31 décembre. Mais même ça, ce n’est pas encore certain.
Dans ce contexte, on sent s’installer la lassitude des gens face à une situation sanitaire qui n’a pas l’air de vouloir prendre fin. Et l’on mesure la détresse de celles et ceux dont le commerce a été fermé, des géran.tes de salles de sport et de celles et ceux qui les nettoient.
Le moral n’est pas au beau fixe, même si l’exécutif parle d’une 3ème vague qui serait aussi « mentale », comme le disait, mi novembre, le ministre de la santé Olivier Véran.
Au point que Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, qui nous faisait le décompte des morts du Covid en début de pandémie, demande désormais aux gens de ne pas suivre l’actualité pour se préserver de l’angoisse de cette situation sanitaire.
Sera-t-il entendu ? Pas sûr du tout, alors que tout le monde a été soumis depuis des mois à un stress renforcé par le sentiment que la situation semble échapper aux responsables du pays. Mais on est heureux de savoir que l’Etat pense à notre santé mentale, dans un pays où les anxiolytiques et antidépresseurs sont abondamment consommés…
Et pendant ce temps là, une ou deux fois par semaine, à Toulouse comme ailleurs, s’enchaînent les manifestations contre la loi dite de sécurité globale qui concerne notamment l’interdiction de diffuser des images de policiers mais aussi la reconnaissance faciale et consacre l’utilisation des drones lors des manifestations.
La crise sanitaire crée de fait un état d’urgence permanent et l’on voit nos libertés diminuer au motif de gagner en « sécurité ». Attention, à force de regarder le virus, de ne pas occulter ce qui se passe par ailleurs…