Sanité Belair, de son prénom d’origine Suzanne, jeune femme soldate tombée au tout début de sa vingtaine est élevée au rang d’héroïne nationale en Haïti. Elle reste pourtant peu connue en dehors de ses frontières, contrairement à Toussaint Louverture, leader de la révolution haïtienne qui s’inspira de la révolution française pour organiser la sienne – rappelant ainsi la formule de Kateb Yacine, écrivain et révolutionnaire algérien, qui parlait de la langue et de la culture française comme un “butin de guerre”. Des élèves du collège Clémence Isaure ont dressé un bref portrait de Sanité Belair à partir de la visite de l’exposition Portraits de France. La présentation du projet est ici: « Portraits de France » : des élèves du collège Clémence Isaure s’initient au journalisme et l’ensemble des textes produits par les élèves sont là: Portraits de France pour les jeunes.
Sanité Belair, est une femme qui s’est battue pour l’indépendance de Haïti, son pays. Elle a livré de nombreuses batailles et a gardé la tête haute même aux portes de la mort.
Elle est née en 1781 à Verette dans une famille d’esclaves affranchis. En août 1802 elle participe au combat dans les montagnes de Verrettes en tant que lieutenante. Elle s’est mariée en 1798 avec Charles Belair qui est à la fois le neveu, l’aide au camp et le lieutenant de Toussaint Louverture, l’une des figures de l’indépendance haïtienne.
Jusqu’à sa mort, elle participe activement à la révolution au côté de Toussaint Louverture ; c’est la première révolution d’esclaves réussie du monde moderne, et Haïti est la première république noire.
Son combat s’arrête en 1802 lorsqu’elle est capturée par l’ennemi. Au moment de sa mise à mort, étant une femme, le bourreau a pour ordre de la faire décapiter. Voulant mourir dignement, en héroïne, elle refusa de courber sa tête sur le billot jusqu’à ce que ses bourreaux acceptent de la faire fusiller, comme les soldats. « Sanite refusa de se laisser bander les yeux. Le bourreau, malgré ses efforts, ne put la faire courber contre le billot. L’officier qui commandait le détachement fut obligé de la faire fusiller. » (Th. Madiou, Histoire d’Haïti, t; 2, 1847, p. 329).
Sanité Belair est donc un symbole fort de la révolution haïtienne, des billets ont été créés à son effigie à partir de 2004 et elle incarne le rôle principal de l’Opera Poussière, une pièce de théâtre écrite en 2021 par Jean D’Amérique, Lauréat du prix Jacques Scherer.
Ziya, Valentine, Mitia et Kensha
Source : Haïti Inter.