Manger, s’occuper, se balancer quelques vannes en famille… Retour sur les premiers temps et les premiers jour du confinement.
Dans le quartier de Bellefontaine, j’ai respecté le confinement bien avant l’ordre de Macron.
Puisqu’on est « en guerre » contre un ennemi invisible, j’obtempère mais en réalité c’est surtout pour épargner la contamination aux miens et éviter de se retrouver à l’hôpital public, exsangue depuis des mois !
Durant cette période un peu particulière, l’équipe de Chouf Tolosa vous propose une nouvelle série, ces « brèves de confinement », notre façon de raconter cette séquence de l’intérieur. Bonne lecture et n’hésitez pas à nous envoyer vos propres récits ( contact@chouftolosa.info ).
Donc on s’occupe comme on peut, avec les enfants, grands et petits qui tournent en rond ou qui s’affalent sur leurs lits avec leurs portables ou jouent au challenge papier toilette. Les premiers jours, ils étaient motivés comme plein d’enfants pour faire leurs devoirs j’imagine, puisque l’ENT buguait, suite à trop de connexions…
Et, puis, immanquablement, les blagues relous ont commencé à pleuvoir :
1er jour, mon fils de 18 ans me voyant cuisiner des blettes, me sort :
2ème jour, le même : « il n y a plus de savon liquide ». Je lui réponds qu’il y a des savons en pain et qu’en plus, j’ai décidé d’éviter d’acheter tout ce qui est dans un emballage plastique. Sa sœur de répliquer :
3ème jour, il n y a pas de pain : je décide de faire ces pizzas sans fromage râpé (donc on râpe ce que l’on a) pas disponibles en rayon.
Les courses faites la semaine d’avant m’ont permis de voir combien les gens ont peur de mourir de faim et de manquer de savon : les dits rayons étaient vides. Et je sais que les jours d’après, c’était pire. Comme disait Macron, le jour d’après sera différent du jour d’avant : c’est trop ça, pour la bouffe, fallait être prévoyant.
J’espère ne pas finir comme Madame Ingalls à me débrouiller avec peu.
Donc on se confine tant bien que mal en voyant le temps s’étirer au travers de nos fenêtres et en constatant qu’il était bien le temps d’avant ou l’on avait pas peur de mettre le nez (et les mains) dehors, même si on vit dans un quartier populaire.