Pendant le confinement, on continue de lire et de phosphorer. Voici une sélection subjective et hétéroclite d’articles en ligne que nous avons lu, repéré et apprécié depuis le début de la crise: les conseils de lecture, non exhaustifs, de Chouf Tolosa pour mieux appréhender la crise actuelle.
Comme toujours dans de pareilles crises, l’épidémie du Covid-19 s’avère être un efficace révélateur des inégalités à l’oeuvre au sein de la société française. Très vite, de nombreux articles s’y sont intéressés et ont documenté la question. Ainsi, beaucoup de personnes pauvres et démunies, souligne Reporterre, se sont retrouvés à devoir vivre un confinement difficile en raison de leur mal-logement (« La catastrophe du confinement pour les mal logés »). Dans les foyers de travailleurs immigrés, où nombre d’habitants cumulent les facteurs aggravants (promiscuité et précarité économique, notamment), « Les chibanis meurent à huis-clos », montrent nos amis du Bondy blog. Dès l’annonce du confinement, raconte de son côté Révolution permanente, certains étudiants se sont retrouvés sans logement (« Des étudiants expulsés de leurs résidences universitaires par le Crous »).
Dans l’éducation aussi, la séquence actuelle contribue à creuser les inégalités exlique le Bondy blog ( « Enseignement à distance : on est en train de creuser les inégalités »).
Durant cette période un peu particulière, l’équipe de Chouf Tolosa vous propose une nouvelle série, ces « brèves de confinement », notre façon de raconter cette séquence de l’intérieur. Bonne lecture et n’hésitez pas à nous envoyer vos propres récits ( contact@chouftolosa.info ).
Fin mars, le site lmsi (les mots sont importants) pointait de son côté la dimension excluante du discours politique en mettant en exergue le « discours national et exclusion des étrangers dans les prises de paroles publiques d’Emmanuel Macron » (« Le COVID19 comme révélateur »). A lire également, ce point vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
La période, on le sait, a aussi vu se déployer très vite un arsenal répressif pour surveiller et punir celles et ceux qui contreviendraient aux règles du confinement. Le site Bastamag livrait début avril un travail fouillé sur le sujet (« Contrôles arbitraires et violences policières : la répression en temps de confinement »). Une habitude pour ce site, auteur il y a quelques années d’un travail de référence sur les « morts par la police » . Mais, en période de confinement, même LCI trouve le temps de s’en prendre aux syndicats de police qui diffuse des fake news ! Révolution permanente, eux, ont dégoté un site qui recense les abus policiers sous le confinement.
Abus qui, sans surprise, se concentrent en grande partie sur les quartiers populaires, de nombreux cas ont été soulevés partout en France ces dernières semaines et relayés sur les réseaux sociaux. Le site Reporterre s’y est intéressé : « Dans les quartiers populaires, les violences policières se poursuivent durant le confinement » . Mediapart a aussi consacré l’une de ses émissions vidéo « Aire libre » à la « double peine » des quartiers populaires, avec notamment Youcef Brakni du comité Adama ‘en accès libre). Du côté du Bondy blog, on s’est penché sur l’impact du confinement sur l’économie du trafic et du deal (« Malgré le confinement, la « bicrave » garde du terrain »)
Mais dans les quartiers populaires et les cités, la période est aussi un terreau fertile à de multiples initiatives de solidarité et d’entraide. Ainsi, à Sartrouville, où des jeunes se mobilisent aux côté du personnel hospitalier raconte le site Alnas. Ou dans l’Est de la France, particulièrement touché par l’épidémie où, rapporte le Bondy Blog, « À Farébersviller, « on a toujours su faire avec les moyens du bord » ». Bastamag a regardé la façon dont partout en France « l’entraide se généralise ».
Ici, à Toulouse, la région a mis en place un réseau d’approvisionnement mettant en lien producteurs paysans et habitants. Un réseau d’entraide aux plus démunis et une aide aux devoirs virtuelle ont aussi été mis en place dans la ville. Mais cela, Chouf Tolosa vous en a déjà parlé (« Chouf Tolosa et le coronavirus »)…
Enfin, le Covid19 ne frappe pas uniquement la France. La pandémie est mondiale, entraînant parfois des conséquences politiques très préoccupantes.
Par exemple en Palestine où « Israël profite de la pandémie pour étendre son emprise sur les terres palestiniennes » note le site The Palestine chronicle et où les colons de Cisjordanie redoublent de violence à l’égard des habitants des villages environnants documente l’agence média Palestine. En Iran, fragilisé sur la scène internationale, le virus fait aussi des dégâts rapporte le site Orient XXI : « Dans un Iran fragilisé, le coronavirus fait des ravages ».